Brève histoire du New-Age

Le monde offre depuis quelques décennies une grande vitrine à la spiritualité dite new-age. Par l’émergence d’internet et la facilité grandissante d’accés aux informations qui la concerne, il est de plus en plus difficile de passer au travers.

Bon nombre de libraires proposent une offre de plus en plus conséquente sur les différentes thématiques new-age, les objets comme les cristaux se vendent comme des petits pains.

Avant de vous proposer des articles plus détaillés sur le new-age, partons dans les lignes qui suivent vers l’Histoire du new-age, quelles sont ses idées fondatrices, comment se sont-elle propagées.

Tout a commencé à la fin du XIXè siècle et s’est poursuivi outre-Atlantique avant de faire une entrée fracassante en Europe vers la fin des années 80′ et le début des années 90′ pour devenir, vers les années 2010, un effet de mode grandissant touchant toutes les classes de la société et de nombreux domaines.

Vers la fin du XIXème siècle et le début du XXème , ce sont plusieurs figures qui se détachent et qui mettent en place les croyances new-age à travers le monde.

Phinéas Quimby, qui a vécu à la fin du XIXème, se présente comme un magnétiseur et enseignant spirituel. Il énonce la croyance que notre état de santé dépendrait des pensées que l’on a. Point de départ à « la nouvelle pensée » qui énonce que nos pensées pourraient se concrétiser dans la matière. Phinéas Quimby part également du principe que nous serions à même de nous guérir les uns les autres car nous aurions les mêmes capacités que Dieu ou Jésus.

Dans le new-age actuel, nous retrouvons ces mêmes types de pensées, dans de nombreux ouvrages, sur les réseaux sociaux et parmi les pseudo-thérapeutes. C’est un idée fondatrice, relayée notamment par l’auteur québécoise Lise Bourbeau. Elle énonce, elle aussi les théories que les maladies plus ou moins graves dépendraient de ce que l’on pense de soi, des émotions non exprimées, de nos blocages… Une théorie reprise, sans recherche approfondie, et sans validation scientifique claire,  par bon nombre d’adeptes new-age et de thérapeutes qui prodiguent des « soins » en partant de cette croyance.

Faisant suite à Phinéas Quimby, intéressons-nous à la personne d’Helena Blavatsky , fondatrice du mouvement théosophique, qui est particulièrement repris dans le mouvement new-age actuel, et ce,  sans le savoir…

Russe, expatriée à New-York à la fin du XIXème, Héléna Blavatsky s’intéresse dans un premier temps au spiritisme et intègre des groupes spirites. Elle fonde la société théosophique à New-York en 1875.  Elle n’hésite pas à se définir comme étant en contacte par don médiumnique avec des entités supérieures développées, qui seraient là pour transmettre des savoirs oubliés.

Ses théories sont que le hasard n’existe pas, que toute chose est imprégnée d’une conscience universelle, que si les gens meurent c’est qu’ils ne sont pas reliés à leur nature divine. Elle parle de l’existence des mythiques peuples de Lémurie et d’Atlantid,  qui seraient dans un milieu étherique. Hélena Blavatsky  est également créatrice de la notion de la loi de l’attraction.

Commençant à développer des théories à l’opposé des principes du spiritisme, Héléna Blavatsky se retrouve dans la tourmente et décide de se rendre en Inde en 1879.  C’est à cette période que naissent les notions de karma, de yoga, de vies antérieures. Hélena Blavatsky  se déclare également être en contacte avec des êtres supérieurs vivant dans l’Himalaya.

Aujourd’hui, le mouvement théosophique est présent dans 50 pays sur tous les continents. Les théories avancées par Hélena Blavatsky  se retrouvent pour la plupart dans les croyances du mouvement new-age actuel. Comme la Loi de l’attraction qui a vu sa popularité bondir avec le livre «  Le sercret » de Rhonda Byrne, qui est un énorme succès depuis sa parution. La dite connexion avec des entités supérieures est elle aussi très populaire actuellement, on parle d’être connecté avec ses guides spirituels, des maîtres ascensionnés comme Bouddha ou Jesus, et des peuples disparus comme les Atlantes.

Vient ensuite l’énigmatique figure de Rudolf Steiner, autrichien, originairement adepte de la théosophie, a créé son propre mouvement, l’anthroposophie en 1913.  Loin d’avoir des connaissances scientifiques, Rudolf Steiner énonce pourtant des doctrines sur l’éducation, en sciences physiques, en médecine. Il dit tirer ses connaissances de visions occultes de la mémoire cosmique, appelée les mémoires akashiques, termes inventés par Helené Blavatsky. L’une des croyances promulguées par l’anthroposophie est de positionner l’intuition comme source imparable de connaissances universelles.

Rudolf Steiner est le créateur des écoles alternatives Waldorf-Steiner, présentes à travers 65 pays, surveillées en France pour dérives sectaires. Ces écoles  proposent une pédagogie fondée sur les forces surnaturelles de la croissance chez l’enfant. La biodynamie est aussi une invention de Rudolf Steiner qui fait elle aussi intervenir des forces surnaturelles de la nature comme les fées. Tout un tas de théories pseudoscientifiques sont établies par Rudolf Steiner portant principalement sur le fonctionnement de l’Univers, en tant qu’entité, n’ayant aucune validation scientifique. Opposés à la vaccination, les anthroposophes sont à l’origine de nombreuses épidémies comme celle de rougeole en Allemagne en 2008 et en France en 2015.

Parmi les croyances promulguées par l’anthroposophie, beaucoup constituent également les fondements du mouvement new-age. L’intuition y est très représentée, les adeptes new-age sont invités à l’écouter plus qu’à penser avec leur intellect, leur mental. Les adeptes new-age croient également en l’existence des fées et autres êtres de la nature lutins, gnomes, sylphides..

Une autre figure qui alimenta grandement le new-age actuel est Alice Bailey, britannique, qui s’appropriera la nouvelle pensée en incitant à abandonner la science. Elle devient membre de la société théosophique en 1915. Comme Hélena Blavatsky  et Rudolf Steiner, elle dit être en contacte avec des êtres supérieurs, qui lui dictent une vingtaine d’ouvrage. Parmi ses écrits ont retrouve la théorie de l’avènement d’un nouvel âge d’or qui sera marqué par le retour de Jésus. Pour favoriser l’entrée du nouvel âge, Alice Bailey créera à l’aube de la seconde Guerre Mondiale une maison d’édition, une école et une association.

La notion de Nouvel Age d’or est largement reprise dans le mouvement new-age actuel. Toute la doctrine se fonde sur cette nouvelle humanité en devenir, qui a accés à des capacités extrasensorielles. Une humanité divisée entre ceux qui sont dits éveillés et qui créent ce nouveau monde, et ceux encore endormis qui continuent  à vivre dans l’ancien monde. Tout un process est défini pour participer à ce nouveau monde: augmenter son taux vibratoire, trouver sa mission de vie,  mettre en place la loi de l’attraction…

Les démarches d’Alice Bailey ont été bien reçues aux Etats-Unis notamment auprès d’un culte dédié aux Ovnis qui mélangeait spiritisme, théosophisme et folklore local. La croyance en des extraterrestres a été particulièrement alimentées dans les années 50 aux Etats-Unis. En 1952, un certain Georges Vantansel dit être en contacte avec des êtres évolués extraterrestres en la figure du commandant Ashtar Sheran, très célèbre dans le milieu new-age actuel. La même année un autre américain dit avoir été en contacte avec un vénusien dans le désert Californien. La croyance en des extraterrestres va alors bon train, et beaucoup n’hésite à relater leur rencontre du troisième type.

De nos jours, le mouvement new-age est toujours bercé par ces croyances en des ovnis qui viennent nous voir par télépathie ou messages médiumniques. L’image du commandant Ashtar Sheran est largement représenté, de même que les croyances en des peuples planétaires ou stellaires, comme les vénusiens de Vénus ou les Siriens de l’étoile Sirius. Ils sont également nommés des êtres galactiques.

En France, c’est l’édition de certains livres ésotériques qui amènent le mouvement new-age à se développer. Le matin des magiciens chez Gallimard dans les années 60 ou la collection « L’aventure mystérieuse » de l’éditeur J’ai Lu débutée en 1968, sont des ouvrages de référence dans l’émergence du mouvement new-age.  Dans ces ouvrages, il est question de nouvel âge d’or, de peuples oubliés, d’anciens savoirs cachés, d’Alchimie, de la Rose Croix… « Le matin des magiciens » parle aussi d’un réseau de mutants qui contrôleraient l’humanité, théorie actuellement fortement reprise par les théories du complot.

A la même période, Outre Atlantique, après la guerre du Vietnam un vent de contestation né chez les jeunes, se créé alors le mouvement hippie, qui par l’usage de la LSD, cherche à expérimenter des états modifiés de conscience. Les théories théosophiques d’Alice Bailey sont alors beaucoup reprises, yoga, mantra et vies antérieures bercent ses hippies en quête de sens. On voit aussi apparaitre d’autres communautés, d’autres structures notamment en Europe avec la fondation Findhorn en Ecosse qui promeut la conscience planétaire et la coopération avec les énergies subtiles et la nature.

En 1980, les croyances new-age s’étendent à plus grand nombre avec l’ouvrage « L’Ere du Verseau » de Marylin Ferguson, qui sonne le top départ à un mouvement new-age croissant. Elle y décrit ce qu’est l’Ere du Verseau ( reprenant la théorie du nouvel âge d’or d’Alice Bailey), l’émergence d’une conscience nouvelle, d’un homme nouveau, des vies tournées vers l’amour, une démarche holistique de transformation.

Le mouvement new-age est lancé. Dès les années 80, 90 et 2000, on voit fleurir un nombre considérable d’ouvrage qui sont encore largement repris par les mouvements new-age : les cartes oracles de Doreen Virtue, Conversation avec Dieu de Neale Donald Walsch , La Prophétie des Andes de James Redfield… Des livres qui tendent à convaincre et à assoir les théories new-age auprès d’un public de plus en plus large.

Aujourd’hui le mouvement new-age par son essor, touche toutes les classes de la société et tous les domaines. D’une simple croyance ésotérique ou d’un souhait de développement personnel, le new-age devient de plus en plus un mode de vie, qui n’hésite plus à reprendre et détourner des faits scientifiques comme la physique quantique ou les neurosciences. Les idées du new-age tendent à se banaliser et intégrer des sphères politiques, de la santé et de l’éducation que ce soit en Europe et Outre Atlantique.

Le nombre de thérapeutes reprenant les idées d’autoguérison et de la nouvelle pensée (sans le savoir) est grandissant. Chacun picore dans les croyances new-age ce qui correspond à sa sensibilité.

Pourquoi le new-age plait tant ? Parce qu’il offre une alternative à des personnes en quête de sens dans une société qui n’en donne plus. Les personnes cherchent à savoir de quoi elles sont capables, ce qu’elles peuvent devenir, quelles métiers choisir… Il est donc facile de se laisser séduire par des théories comme l’enfant indigo (venu des étoiles pour sauver le monde), la mission de vie ( nous avons tous une mission pour sauver le monde), que l’homme pourrait avoir les mêmes capacités que Dieu car il est un avec l’Univers… 

Pour en savoir davantage sur les doctrines new-age, les comportements et pensées, qu’elle engendrent, je vous invite à lire les articles qui se trouvent dans la rubrique « New-Age ».