“Si tu t’es faite violer, c’est parce que dans une vie antérieure tu as été violeur”
“Tu es battue par ton conjoint, mais c’est pourtant l’homme idéal pour toi”
“Si tu as une maladie génétique, c’est parce que ton âme ne s’habitue pas à la Terre”
“La violence psychologique est constituée de paroles ou de gestes qui ont pour but de destabiliser ou de blesser l’autre mais aussi de le soumettre, de le contrôler de façon à garder une position de supériorité. Dans des moments de colères nous pouvons tous utiliser des propos blessants, méprisants ou poser des gestes dénigrants; mais habituellement, ces dérapages sont occasionnels et/ou suivis de regret ou d’excuses. Par contre, dans la violence psychologique, il ne s’agit pas d’un dérapage ponctuel mais d’une façon d’être en relation. C’est nier l’autre et le considérer comme un objet. “ Marie-France Hirigoyen, psychiatre
Derrière son aspect innocent, le new-age fait preuve de violences psychologiques, par les discours qui sont tenus par les personnes qui y croient. Sous les concepts de loi de l’attraction, de maux causés par nos vies passées, nos énergies ou nos pensées… se cachent des discours, qui se veulent bienveillants au premier abord, mais qui sont, pour les personnes qui les entendent, bien souvent destructeurs.
Quand on souhaite aider une personne dans les émotions qu’elle traverse, on a tendance à vouloir tenir le rôle de sauveur. Au lieu d’être simplement dans l’écoute, nous préférons agir, et nous le faisons bien souvent sans que la personne n’ait demandé quoique ce soit. C’est de l’abus.
C’est ce qui s’est passé pour P. Dernièrement, elle a subi un deuxième viol, le premier a eu lieu durant son enfance. Par besoin de soutien, elle en parle à un de ses amis. Ce dernier a le reflexe, comme bon nombre d’adepte new-age, d’aller regarder la signification de ce viol, sans savoir si P a envie de la savoir. Cet ami tombe sur une publication Facebook, dans laquelle une personne explique que la répétition d’un viol se produirait parce qu’on n’a pas réussi à pardonner le premier, que le pardon n’est pas réglé. Ces propos ont été pour P, d’une extrême violence. Elle cherchait juste un soutien, et non qu’on lui fasse ressentir une forme de culpabilité, que le viol serait de sa faute, car elle n’a pas pardonné le premier.
Selon la définition des violences psychologiques de Marie-France Hirigoyen, certaines paroles ne sont dites que ponctuellement. Là où il y a une réelle violence psychologique dans le new-age est que les concepts comme quoi, nous devons chercher à comprendre sans cesse un évènement, en trifouillant dans le karma, la lignée familiale, les énergies ou je ne sais quoi, sont énoncés par beaucoup trop d’adeptes new-age, si ce n’est tous, tellement ils sont formatés à avoir ce type de discours et cette façon de penser. Etre dans le new-age c’est subir des violences psychologiques et en dire.
La violence psychologique dans le new-age peut venir d’une seule et même personne, d’une seul et même groupe. Elle peut également venir de plusieurs personnes, de plusieurs comptes, livre, vidéos de façon répétée. Parmi ces personnes qui énoncent tout un tas de raisons aux expériences vécues, certaines cherchent à maintenir autrui dans la peur, la culpabilité, dans un état de faiblesse pour les maintenir davantage dans l’emprise et prendre l’ascendant.
Quelles conséquences pour les victimes? Un maintien psychologique dans leur souffrance, voir un enfoncement, la sensation de culpabilité et que leur vécu est invalidé, le maintien dans un état d’insécurité, l’apparition de stress post traumatique…
Ce type de violence psychologique est légion, et en devient presque ordinaire. Il devient normal d’aller chercher une explication x et y aux expériences , pour ensuite faire comprendre à l’autre “c’est de ta faute, tu n’as pas assez travaillé sur toi”… Il faut que ça cesse.
